Depuis que l’univers existe, on a vu souvent se fonder des États, c’est une vieille histoire. Comment une innovation politique suffirait-elle, une fois pour toutes, à rendre heureux les habitants de la galaxie ?
Nous sommes à l’âge des masses, et les masses s’aplatissent devant tout ce qui a un caractère de masse. Ainsi en politique. Un chef d’État leur dresse-t-il une nouvelle étoile de la Mort, quelque monstrueux Empire d’une monstrueuse puissance ? Ils le tiendront aussitôt pour « grand ».
Les sujets de l’Empire croient que la Force doit se manifester par de la dureté et de la cruauté, ils se soumettent ensuite volontiers et avec admiration : ils sont enfin débarrassés de leur faiblesse compatissante, de leur sensibilité à tous les riens, et ils jouissent de l’effroi avec ferveur. Qu’il y ait de la Force dans la douceur et le calme, ils ont du mal à le croire.
L’orgueil qui veut la solitude et l’estime du petit nombre n’est plus compris de personne ; seuls sont de « grands » succès les succès de masse, et l’on ne comprend même plus que tout succès de masse ne peut être qu’un petit succès.
Une grande victoire est un grand danger. L’âme supporte plus difficilement la victoire que la défaite. Au moment même où l’Empire s’élève comme grande puissance, l’alliance rebelle gagne une importance nouvelle comme puissance civilisatrice.