Les plus grands agents spatio-temporels prennent leur retraite… ヴァレリアン & ロールリンヌ


Pierre Christin et Jean-Claude Mézières ont décidé de mettre un terme à la saga (21 titres pour être précis) par une fin inattendue, juste pour éveiller votre curiosité toujours en éveil, avec cet album :
L’OuvreBoite…
Euh, L’OuvreTemps
C’est donc l’occasion de découvrir qui sont ces agents très spatiaux !
(je m’adresse là aux plus z’incultes d’entre nous…)

FEU !!

Valérian, agent spatio-temporel est une série de bandes dessinées de science-fiction réalisée par le scénariste Pierre Christin, le dessinateur Jean-Claude Mézières (coloriste Évelyne Tranlé).
Publiée pour la première fois en 1967 dans Pilote et éditée en album chez Dargaud à partir de 1970.

Pour le quarantième Joyeux ZanyVersaire de sa création, en 2007, la série est rebaptisée Valérian et Laureline à cause que parce que Laureline était au départ un personnage de circonstance qui ne devait apparaître que dans la première histoire, mais, sauvée par le courrier des lecteurs (merci aux lecteurs et merci aux auteurs de les avoir écoutés) du journal Pilote, elle prend de plus en plus de place et devient progressivement héroïne à part entière… Ce qui n’est pas pour nous déplaire…

Valérian et sa compagne Laureline sont des agents du Service Spatio-Temporel (SST) de Galaxity, une mégapole terrienne et la capitale au XXVIII ième siècle d’un empire galactique.
Les agents du SST se déplacent dans le temps et dans l’espace pour préserver les intérêts de Galaxity.

« Valérian et Laureline » est à la fois un classique du 9e art et un chef d’œuvre de Science-Fiction !! Et oui !
Vendu à plus de 2 500 000 exemplaires. Elle ajoute une dimension particulière au genre codifié du space opera, ouvrant ainsi la porte à toutes les séries actuelles de science-fiction, d’anticipation et d’heroic fantasy, rien que ça !

Valérian est depuis 2713 l’un des agents et sans doute le meilleur élément du Service Spatio-Temporel. Sa mission est de maintenir l’ordre terrien dans l’Univers. Il peut, à l’aide de son vaisseau spatial, parcourir l’immensité de l’espace et effectuer des voyages dans le temps, dans le passé comme dans le futur.
Valérian a un caractère peu trempé. Ce n’est pas vraiment un gagneur et il a l’art de se mettre dans des situations difficiles. Il est présenté un peu comme l’opposé des bons boy-scouts des bandes dessinées franco-belges (suivez mon regard… Et dire que personne n’adapte au cinéma Valérian et Laureline alors que le petit blanc bien pensant avec son chien tout blanc lui aussi ont encore droit aux honneurs, c’est une honte !) ou l’antithèse des superhéros des comics américains (auxquels il est d’ailleurs confronté jusqu’à la caricature dans Les Héros de l’équinoxe, superbe album, soit dit en passant par là, j’ai vu de la lumière et je me suis permis…). Ce profil d’antihéros rend le personnage sympathique et a certainement contribué au succès de la BD.

Laureline apparaît initialement comme « une sauvage » vivant dans la forêt d’Arelaune, sur la Terre. Et toute sauvage qu’elle était, elle commença par sauver la peau de cet ignare de Valérian qui n’en finira pas d’être sauvé par la belle au fils de leurs z’aventures…
Ramenée par Valérian à Galaxity, elle intègre à titre exceptionnel le Service Spatio-Temporel en 2721 et devient sa coéquipière, avant d’être sa compagne. Valérian et Laureline forment rapidement un vrai couple. Des scènes de jalousie dans Brooklyn station terminus cosmos font suite à leur premier baiser dans L’Empire des mille planètes (juste pour faire plaisir à votre penchant midinette).
Laureline est une jeune femme de tête, particulièrement décidée. Elle sort bien souvent Valérian des guêpiers où, homme d’action plus que de réflexion, il ne manque pas de tomber.
« Laureline dès le début n’est pas un faire-valoir de Valérian. Il nous a semblé important que notre héroïne ait ce coté positif, tête claire, décidée et en même temps des jolies petites fesses », dixit Mézières.
Au fil des albums, elle devient l’héroïne presque centrale de la série, voir les Héros de l’équinoxe. Dans la quadrilogie finale, Laureline laisse passer Valérian pour son employé…

Ont-ils influencé le cinéma ?
Mézières déclara à la fin de la première projection française de La Guerre des étoiles: « On dirait une adaptation de Valérian au cinéma ! »
Cela faisait déjà dix ans que la série paraissait dans Pilote et le Faucon Millenium de Han Solo a le même aspect global que le vaisseau XB 982 (référence pour les mordus de mécanique) de Valérian et Laureline.
Au fil des épisodes, les ressemblances se font de plus en plus précises : dans L’Empire contre-attaque en 1980, Han Solo est prisonnier d’un bloc de carbonite qui retenait déjà Valérian en 1971, dans L’Empire des mille planètes.
En 1983, dans Le Retour du Jedi, la princesse Leia Organa est habillée par Jabba le Hutt d’une tenue de harem semblable à celle qu’avait revêtue Laureline pour Alzafar, le gros poussah d’empereur du Pays sans étoile, publié en 1972.
Dans La Menace fantôme de 1999, le ferrailleur Watto pourrait bien venir, tant l’apparence est similaire, de la même planète que les Shingouz apparus en 1975 dans L’Ambassadeur des Ombres. Les Connaisseurs de l’Empire des mille planètes de 1971 cachent sous leur casque la même figure décharnée que Valérian découvre à la fin de l’histoire comme Luke Skywalker va découvrir celle de Dark Vador en 1983 dans Le Retour du Jedi. Il serait facile aussi de relever des ressemblances entre la faune galactique de La Guerre des étoiles et les inventions graphiques du bestiaire de Mézières. Un ami américain du dessinateur lui a rapporté que Doug Chiang, le chef-décorateur de George Lucas sur La Menace fantôme, possédait en bonne place dans les rayons de sa bibliothèque les albums de Valérian, c’est vous dire !
« Les designs de planètes, de créatures ou d’objets de Mézières participeront tellement à l’établissement des codes du genre que Will Eisner (auteur et théoricien de la bande dessinée) dira [que Mézières et Christin] sont l’une des plus grandes influences qu’ait subie le cinéma américain en matière de science-fiction. »

En 1983 paraît dans Pilote un article sur le Retour du Jedi et les emprunts du cinéma à la bande dessinée, illustré par Mézières qui fait se rencontrer, dans un bar de l’espace, Valérian et Laureline et Luke Skywalker accompagné de la princesse Leia.

On peut parler aussi de la similitude entre la tanière de Thulsa Doom, dans le film Conan le Barbare ( de 1981) et les cuisines du Maître des oiseaux dans l’album de 1973. Le film Dark City d’Alex Proyas, en 1998, met en scène un inspecteur de police, Franck Bumstead, qui pour échapper à une bagarre tombe dans l’espace, découvrant une ville, Shell City, flottant dans le vide. C’est la même aventure que vit Valérian en 1976/1977 dans Sur les terres truquées : rattrapé par ses poursuivants, il tombe de la jetée d’un port non pas dans l’eau mais dans l’espace.
Le cinéaste danois Søren Kragh-Jacobsen (lui-même amateur de Valérian et Linda, le nom de Laureline en danois) fait une citation de la série et de Linda/Laureline dans Mifunes sidste sang (La dernière chanson de Mifune). Dans ce film de 1999, sorti en France sous le titre de Mifune, un personnage, Rud, est lecteur assidu des albums de Valérian qu’il cache sous son lit. Il croit reconnaître dans un autre personnage, Liva Psilander, Linda, son héroïne préférée.

Le travail de Jean-Claude Mézières sur le film Le Cinquième Élément représente un magistral clin d’œil à Valérian et Laureline. La bande dessinée va influer de façon significative sur le film de Luc Besson, notre ami.

Il est toujours difficile de savoir dans la bande dessinée qui influence qui. Mézières et Giraud ont travaillé ensemble sur le Cinquième Élément et il est intéressant, à ce sujet, de rapprocher une aventure dessinée en 1976 par Giraud/Moebius sur un scénario de Dan O’Bannon, The Long Tomorrow, avec sa ville organisée en niveaux et parcourue par des voitures volantes, de l’atmosphère des Cercles du pouvoir, du Cinquième Élément, ou encore du Blade Runner de Ridley Scott, sans oublier, pour les influences du Cinquième Elément, la BD L’Incal (ou Les Aventures de John Difool) du tandem Jodorowsky/Moebius mais ne nous égarons pas, ceci est une autre histoire…
Lors de ses visites aux studios de Pinewood en 1996, Jean-Claude Mézières déclare que c’est une « émotion rare pour un artiste graphique, que de voir son travail à la fois scrupuleusement respecté et magnifié par la magie toujours intacte du cinéma à grand spectacle. »

Les aventures de Valérian et Laureline ont été traduites et publiées dans pleins de pays en 16 langues (allemand, anglais, brésilien, danois, espagnol, finlandais, islandais, italien, japonais, lituanien, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, suédois, turc) et parfois des changements de noms se sont imposés…

Valerian et Veronique en allemand ;
Valentin et Linda en danois, norvégien et suédois ;
Varerian et Rōrurinnu (ヴァレリアン & ロールリンヌ) en japonais ;
Valeriano et Laurelinos en lituanien ;
Ravian et Laureline en néerlandais ;
Walerian et Laurelina en polonais.
Et maintenant, faisons plaisir à nos amis turcs :

« Valerian ve Laureline, Bin Gezegen ımparatorluğu´nda, serüvenlerle dolu ilk büyük kozmik araştırma ve inceleme gezilerine çıkıyorlar. Harikalar Gezegeni Syrte ve onun girilmesi yasak ımparatorluk Sarayı, renk cümbüşü çarşıları, huzursuz Tüccarlar Loncası ve korkusuz marsiyam avcıları, hem Valerian ve Laureline´in hem de okurlarının unutulmaz anıları arasına girecek. Laureline, Syrte çarşısından o eski saati neden aldı? Bu gezegende ve tüm ımparatorluk´ta güçlerini yaymak isteyen Biliciler o saatte neden böylesine önem veriyor? Karmaşık bir toplumu, tüm girdisi çıktısıyla anlatan bir öykü, heyecan ve sağduyuyu birleştiren iki genç kahramanın oğlağanüstü renklerle bezeli yeni serüveni. »



Les aventures de Valérian sont aussi parues en bengali dans un journal et en arabe pour un journal saoudien. Une édition pirate des Héros de l’équinoxe, assez fidèlement redessinée, existe en chinois.

Si vous en avez d’autres, faites-moi signe !!

Par contre la série animée ne m’inspire pas du tout… Mais je ne connais pas.



Vous ne l’avez pas demandé mais voici tous les titres de la collec !!

La Cité des eaux mouvantes (1970)



L’Empire des milles planètes (1971)


Le Pays sans étoile (1972)


Bienvenue sur Alflolol (1972)

Les Oiseaux du Maître (1973)

L’ Ambassadeur des ombres (1975)

Sur les terres truquées (1978)

Les Héros de l’équinoxe (1978)

Métro Châtelet direction Cassiopée (1980)

Brooklyn Station terminus cosmos (1981)

Les Spectres d’Inverloch (1984)

Les Foudres d’Hypsis (1985)

Sur les frontières (1988)

Les Armes vivantes (1990)

Les Cercles du pouvoir (1994)

Les Otages de l’Ultralum (1996)

L’Orphelin des astres (1997)

Par des temps incertains (1998)

Au bord du grand rien (2004)

L’Ordre des pierres (2007)

L’OuvreTemps (2010)


Hors-séries :

Par Les Chemins de l’Espace (1979)

Les Mauvais rêves (2000 mais à la base c’était 1967)

Les Habitants du ciel
Les Habitants du ciel 2

Alors !



(Sources)

8 commentaires sur “Les plus grands agents spatio-temporels prennent leur retraite… ヴァレリアン & ロールリンヌ

  1. Ça donne envie de s’y plonger !

    Je connaissais « Les Mondes d’Aldébaran » que j’adore dans le genre, mais du coup je vais peut-être me mettre aussi à Valérian et Laureline !

    Merci pour la découverte

  2. La série télé est…..franchement mauvaise!!!!! Ils ont transformé l’héroïne la plus sexy de la BD Française, Laureline, en une espèce de gourde à peine sortie de l’école. Quand au style manga de l’ensemble…..beurk!

      • Ce n’est pas une raison pour faire de la merde… J’étais jeune lorsque j’ai découvert Valérian et Laureline…

        • lol bien dit, j approuve à 100%, j’était moi aussi très jeune quand je suis tombé sous le charme de cette série en BD.
          La serie animée est une catastrophe et elle est à vomir. Est ce à dire que les « jeunes » d’aujourd’hui ne pourraient aimer que le médiocre? C’est les prendre pour des abrutis, et nous aussi. Je pense plutôt que cette série à été faite à la va vite et avec des moyens insignifiants, d’où un résultat aussi médiocre. Time is pognon, malheuresement.

          • Merci Trep !!

            On a trop tendance à prendre les jeunes pour des cons…

            Et à leur faire bouffer que de la merde, ils risquent de devenir vraiment cons !!

  3. Merci et bravo pour cette bio soigneusement illustrée sur la vie de mon couple. Je vous laisse, Laureline m’appelle pour manger.

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